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Rompre le cercle pauvreté–biodiversité

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Au bord du lac Zowla, au Togo, les communautés riveraines vivent un paradoxe cruel.
La pauvreté les pousse à couper les arbres, à surexploiter les sols, à vider les filets. Et quand ces éléments de la biodiversité qui sont aussi leurs sources de survie disparaissent, la pauvreté s’aggrave. Un cercle vicieux. Un serpent qui se mord la queue.

Comment rompre ce cercle pauvreté–dégradation de la biodiversité ?

Les limites des approches classiques

Depuis des décennies, l’État et divers projets de développement ont tenté d’apporter des solutions. Mais une fois les financements temporaires terminés, tout s’éteint.
Les acquis disparaissent, les structures locales rentrent en « hibernation », faute de moyens.
L’appropriation communautaire, pourtant au cœur du développement durable, reste fragile.

C’est le constat amer de nombreuses ONG locales : après avoir géré des centaines de millions de FCFA grâce aux bailleurs, elles cessent d’exister quand les financements extérieurs prennent fin. Les projets s’arrêtent, les dynamiques s’effondrent.

Une idée rejetée… mais porteuse

Il y a plus de vingt ans, au sein d’une ONG locale, nous avions proposé un mécanisme simple et audacieux : le « financement additif et soustractif ». L’idée était claire : investir aujourd’hui pour garantir l’autonomie de demain, même après la fin des financements extérieurs.

Refus catégorique des bailleurs :

« Cela ne cadre pas avec notre philosophie non lucrative. »

Pourtant, ces mêmes bailleurs affirment rechercher l’autonomie des organisations locales.
Une contradiction trop souvent ignorée, mais dont les conséquences sont visibles : dépendance chronique, disparition des structures locales, essoufflement des initiatives.

Une expérimentation personnelle

En 1992, j’ai décidé d’appliquer cette idée avec mes propres économies. C’est grâce à ces revenus, issus de ce mécanisme rejeté, que je finance encore aujourd’hui non seulement ma vie, mais aussi le fonctionnement de l’IAMDES-Togo, depuis 2014 ; sans partenaires financiers extérieurs, avec nos seuls fonds propres, appuyés parfois par des contributions en nature et en services.

La leçon est claire :

👉 Les approches locales et innovantes survivent là où les modèles classiques échouent.
👉 Le développement n’est pas figé dans des formulaires ou des critères déontologiques. C’est une dynamique sociale qui appelle à la créativité et à la flexibilité.

Ce que nous portons avec IAMDES

Avec IAMDES-Togo, nous défendons une conviction forte :

✨ La confiance dans le partenariat doit précéder le financement.

✨ La co-construction est plus féconde que des formulaires préétablis.

✨ La dépendance éternelle ne mène jamais à l’autonomie.

L’autonomie ne s’improvise pas : elle se prépare, elle se construit, au-delà des discours.

Conclusion

Rompre le cercle pauvreté–dégradation de la biodiversité exige d’attaquer simultanément les deux réalités : la pauvreté et la perte de biodiversité. Cela demande des financements adaptés, mais aussi des mécanismes innovants comme le financement additif et soustractif, capables de réduire la dépendance et d’assurer la continuité des actions.

C’est sur ce mécanisme que portera notre prochain article.

#IAMDES #Biodiversité #Développement

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